AFFAIRE A SUIVRE

Une chanson s'écrit, qui se mue en une comptine pour s'emmurer et se fondre dans le décor car la suite du refrain n'est plus au goût de son compositeur. Les clochers dont j'avais perdu la trace, défient à leur tour les néophytes des anciens mondes et leur adressent un ultime au revoir. Je tire la chasse, m'en lave les mains et je recommence, encore, une histoire comme un énième cycle d'une machine à laver qui ne cesserait d"essorer même s'il n'y aucun linge à l'intérieur. Usant.

Est-ce un renouveau ou juste une page d'un brouillon existentiel dont je serais le héros ?

Narcissique, hautain, ventriloque, omnipotent, le lion qui sommeille en moi n'a pas encore fini sa sieste et son rugissement n'en sera que plus puissant le jour où il sentira les rayons du soleil du sud lui caresser les yeux. Je laisse passer le feu au rouge et cherche toujours les clés au fond de mes poches. La limite entre la raison et la voie lactée est infime et surtout multiple, à chacun de nous de se faire sa propre idée, de dessiner son propre choix. Le mien, je le garderai encore un peu pour moi si vous le voulez bien. On ne répare pas tant d'années broyées entre des songes déchus et un ennui latent, par des façades des sourires ; à réciter des phrases toute faites et pleines de bon sens et qui ne veulent rien dire. L'homme n'est qu'un oisillon perdu dans les méandres de la cérémonie sauvage, celle qui mène le jeu et qui décide des armes à suivre.

C'est une chanson qui s'écrit, un calligraphe misanthrope. L'hiver est en approche et avec lui ses silences à combattre. Ça tombe bien : le temps est à la parole. 

Affaire à suivre...