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En haut des vagues
28 octobre 2017

40°

Faire l'amour à ne plus avoir une goutte de sueur à recracher, baiser comme si c'était la dernière fois, ressentir son corps qui se cambre en frôlant la grêle. La canicule s'approche de la baie vitrée en amenant avec elle ses rouages lapidaires d'une briseuse de rêves, un animal aux crocs acérées. J'ai peur de fondre sur place alors je dévore ma proie toujours plus fort, je deviens un homme que je ne suis pas ; un sexe débordant que je ne peux plus contrôler. Dehors la foule se presse à l'ombre qui s'évapore à mesure que le soleil brûle sa colère avec le souci de ne pas s'en faire, juste de nous montrer que son règne ne fait que durer.

Le souffle court je donne, enfonce, explore, caresse, fredonne de mes doigts fragiles cette beauté devenue l'espace de ce moment ma proie intarissable et invisible. Je la parcours en me cognant la tête contre les rideaux tellement je perds les pédales face à cette foutue température qui ne cesse de grimper le long des toitures désertées par les renards à plumes. Ses seins sont mon territoire, son corps mon terrain de chasse, et je frôle la syncope à chaque tirage de langue, à chaque coups de reins ; la vie semble suspendue à mon désir qui s'effrite aux sons des klaxons morts nés. Trépasser avant d'activer le signal d'alarme, feindre la folie pour mieux rendre ce qu'on m'a pris, je ne compte plus les heures tandis qu'elle ne jouit toujours pas. La guerre est déclarée et je me sens redevenir un cavalier sans monture : mes forces m'abandonnent et s'éclipssent sans faire de bruit. Je ne tiens plus la distance, je dégonfle à vue d'oeil comme un ballon après un anniversaire scolaire. Elle en profite pour prendre ses sublimes jambes à son cou et pour me rire au nez en me disant que je lui rappelais ses premiers émois. Carbonisé et mes murs en eaux, je me liquéfiais pour m'inflitrer dans les mailles rouges de la moquette du salon qui ne ressemblait plus à grand chose.

La canicule a rendu son verdict et moi les armes. Pourvu que ça ne soit qu'un songe d'une nuit d'été...

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