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En haut des vagues
28 octobre 2017

ENTRE MINUIT ET SIX HEURES

 

Cette nuit dernière, j'ai franchi le pas sans savoir où j'allais mettre mon col de chemise, ce fut tellement remarquable, tellement puissant que je ne parviens pas à en ressortir une seule émotion si ce n'est qu'un grand vide, oui c'est ça : un vide absolu. Devanture criarde, des molosses ténébreux en guise d'amuses gueules, un décor de briques rouges et des nibards sur pieds pour vous indiquer la voie à suivre. Je m'étonne de ces palmiers en faction en plein milieu du passage, ils n'annoncent rien de bon, j'espère juste que la vodka fera vite effet pour que tout ceci ne reste pas trop ancrer dans mon cerveau, quasiment vierge de ces apparats nocturnes où les filles se croient aussi brillantes que leurs colliers plaqués or et où leurs prétendants se battent à coups de mèches rebelles et pourtant si travaillées devant les miroirs de salles grains. On me propose de m'assoir et on me laisse seul avec mes incertitudes baladeuses ; je ne sais où poser mon regard, le spectacle proposé est si fascinant que mes orbites vont exploser en vol ! Je suis en plein dans le by night, j'attache ma ceinture et je me laisse aller.

L'alcool coule à flots en coulant vos euros, le disque jockey trotte de tubes en tubes, les culs jouent à touche pipi contre des bites qui n'en demandent pas tant pour se mettre au garde à vous, les discussions s'enroulent sous les tables tandis que le paraître est de rigueur. Il faut s'oublier, surtout ne pas fléchir, il y a encore peut être un espoir. La vodka, petit à petit, réchauffe mon sang mais elle glace à contra ri mon coeur, les souvenirs resurgissent entre les basses sourdes et les claquements de doigts, ils s'accrochent à moi comme un suçon s'accroche à sa proie. Je suis totalement perdu dans ce lieu qui m'effraie et me pétrifie ; la gerbe est proche mais je me dois de continuer à sourire, je ferais tâche sur ce beau tableau de nature morte. C'est peut être ça l'enfer, si ça se trouve je viens de mourir et je ne m'en souviens pas... La vie semble ne pas avoir droit d'entrée ici, que malgré la foule et les cris, le vide est le maitre des lieux. Un petit bulot tente de de figer le visage de sa loutre sur les pixels de son portable, je crois qu'il y est encore à cette heure ci... Les loutres ne sont pas tendres et faciles à satisfaire. Il me faut prendre la fuite avant que le photographe tire à vue. Elles n'attendent que ça ! Devenir des étoiles face à l'objectif qui ressemble plus à un calibre à couilles qu'à une belle référence. Elles, elles s'en foutre, elles veulent juste leur zoom facial quitte à perdre leur identité. L'homme à la photo, prédateur parmi la meute est prêt à rugir, les femelles sont en nombre ; il n'y a pas que les dés qui soient pipés. Mon verre est vide, c'est le bon moment pour échapper aux griffes de la nuit mais je n'ai pas eu peur et Freedy ne s'est pas invité à ce grand bal bancal. La nuit est pourtant si belle, je ne les comprends vraiment pas... Mais c'est sans doute moi...    

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